Ah, si tous les professeurs de lettres avaient le talent de François Mougenot. Sûr que la langue de Molière ne s’en plaindrait pas, elle qui vit le martyr tiraillée entre les mots de Franck Ribéry, la prose de Jul et la syntaxe des starlettes de la télé-réalité. Pourtant, c’est simple le Français. C’est beau le Français. Avec ses règles, ses exceptions, ses liaisons dangereuses, ses accents, ses passés simples ou composés, ses onomatopées. Bref, de quoi faire un cours (accablant) sur estrade ou un spectacle (enthousiasmant) sur les planches. C’est cette voie qu’a choisie François Mougenot pour nous faire apprécier le couple maudit des écoliers : orthographe et grammaire. Jamais donneur de leçons, le comédien distille les bons mots, fait avaler des non-sens, mitonne des jeux de mots, mélange les synonymes et les contraires à l’envi. Et les spectateurs, même fâchés avec les conjugaisons ou les accords du participe, finissent subjugués par les merveilles insoupçonnées de ce bon vieux Français.