Comme un bateleur à son étal, debout sur scène, je philosophe à cru et sans faux col, prenant à partie le populo, l’air canaille et le verbe haut. Le vocabulaire est simple… cela n’empêche pas la pensée d’être au rendez-vous. Car la culture n’est pas nécessairement ennuyeuse et incompréhensible. Une première partie, dans un esprit proche du cabaret concert, du bonimenteur
de foire, je fais l’article, comme un one man show à la manière de la comedia dell’arte, en distribuant des textes de philosophe, dessinés et pastichés. Puis, une pause, un apéro… Et une seconde partie, où cette fois-ci, répondant au public, avec lui, je tisse et je fabrique de l’intelligence collective, triturant le philosophe exposé en première partie… En troisième partie, je reste, je prolonge alors le débat avec un public rétréci, des solitaires, intimidés par la prise de parole collective…
Cette troisième partie est aussi importante que les deux premières, et il ne faut pas la gâcher, parce que les pudeurs souvent s’accompagnent de profondeur…
Voilà ce que c’est que la leçon de philo foraine. C’est ma manière à moi de me piquer de sagesse en brisant les clichés qui font de la philosophie une posture là où elle devrait être une position.
La leçon de philo foraine prend ses origines dans les diatribes des cyniques au coin des rues… elle s’appuie sur les techniques des bonimenteurs forains, elle s’inscrit dans la tradition de l’éducation populaire et veut provoquer, sur le plan social, et par la puissance de la culture qui n’est plus séparée de la vie, des situations nouvelles.